Entrez dans une résidence bruxelloise fantaisiste conçue par Lorenzo Castillo

Jun 27, 2023

Une sculpture abstraite de Peter Peri rejoint une sculpture feuillue d'Elaine Cameron-Weir dans le hall, dont les murs sont tapissés de coton à imprimé chinoiserie de Lorenzo Castillo. Photo : Ricardo Labougle

Lorsque Lorenzo Castillo, architecte d'intérieur madrilène, a posé pour la première fois les yeux sur la maison bruxelloise d'un client de longue date, située près du bois verdoyant de la Cambre, il était découragé. Bien qu'il ait été construit en grès raffiné et en marbre noble, « dans un incroyable style d'hôtel particulier Louis XVI », dit-il, l'intérieur a été modernisé avec une palette plutôt déprimante de noir et blanc avec des touches d'argent et de rouge. "C'était totalement anachronique par rapport à l'esprit et à l'époque d'origine de ce magnifique bâtiment."

Chargé d'apporter un nouveau dynamisme à la maison de cinq étages, Castillo affirme que le défi n'était pas simplement « une question de changement de couleurs et de surfaces », mais aussi de repenser la façon dont la jeune famille de cinq personnes pourrait mieux utiliser et profiter de chaque pièce. La première étape du designer a été de le considérer comme sa propre maison. "J'ai imaginé comment je vivrais là-bas, comment en profiter en privé autant que comment j'organiserais des dîners et des fêtes, l'un de mes passe-temps préférés", explique Castillo, dont le travail comprend des hôtels tels que la Finca Cortesin de Majorque et sa nouvelle sœur, Son. Net, ainsi que les boutiques Loewe et sa propre collection de tissus et papiers peints distribuée aux Etats-Unis par Kravet.

Une œuvre d'art en aluminium d'Anselm Reyle préside le salon d'une résidence bruxelloise rénovée par Lorenzo Castillo, qui a conçu le canapé en velours bleu ainsi que le fauteuil recouvert de velours rouge et d'un tissu géométrique, tous deux signés Nobilis. Les tables basses sont de Kam Tin, la sculpture du mouton est de François-Xavier Lalanne et le tapis a été réalisé par la Manufacture Royale de Tapisserie de Madrid. Photo : Ricardo Labougle

Castillo a entrepris de réinventer la maison, qui bénéficiait de hauts plafonds, de proportions gracieuses et d'une structure solide. Alors que le rez-de-chaussée comprend de nombreux espaces de divertissement, notamment la bibliothèque, le salon et la véranda (avec un bar chic transformé en kitchenette sur le côté), le sous-sol contient la cuisine, le garde-manger, la buanderie et les espaces réservés au personnel. Au deuxième étage, une généreuse chambre principale avec son propre coin salon se connecte à ses bains et dressings. Les deux derniers étages, quant à eux, abritent quatre chambres supplémentaires, deux salles de bains, une salle de jeux et une crèche.

Dans la véranda, Castillo a revêtu les murs d'un treillis qui entoure les appliques de la Maison Jansen de style Louis XVI posées sur des panneaux de chintz de Jim Thompson. Le canapé sur mesure porte un velours français Anna, tandis que les tissus de Lorenzo Castillo recouvrent la chaise longue vintage et le dessus du pouf ; la sculpture du blaireau est de Laurent Pernot. Photo : Ricardo Labougle

Une sculpture d'Aaron Curry en forme de totem et un pingouin de Gérard Tomballe flanquent les portes entre le hall d'entrée et le hall d'escalier central, qui conserve sa main courante en bronze d'origine ; Castillo a conçu la lanterne et les escaliers sont bordés de panneaux incrustés d'un papier peint Robert Kime. Photo : Ricardo Labougle

L'intervention la plus spectaculaire de Castillo a été de transformer la véranda autrefois entièrement noire, en verre et en métal, en une serre resplendissante de verdure. En le transformant à la fois en salon et en salle à manger, il a embelli les murs et les colonnes avec des treillis conçus selon des motifs géométriques alternés, ajoutant une texture complexe sans distraire l'œil. Le treillis entoure des miroirs et des panneaux d'un chintz de lierre inspiré du XVIIIe siècle que Castillo a également utilisé pour les rideaux, tandis que les sièges sont recouverts d'une gamme d'imprimés en rotin et de verdure du jardin qui sont en dialogue constant avec l'extérieur à travers les vastes fenêtres et une verrière qui s'inspire d'une orangerie. "Mon idée a eu tellement de succès", dit le designer, "que c'est désormais la famille qui utilise le plus cette pièce".